L’exposition « Ramsès et l’or des pharaons »

Une visite guidée présentée par Rayan Abu Sbeit

Avec la participation d’Ambre Rottier

Introduction

Le 31 mai 2023, l’association Sorbonne Antique a proposé plusieurs visites de l’exposition « Ramsès et l’or des pharaons » qui eut lieu à la Grande Halle de la Villette du 7 avril au 6 septembre 2023. Pour l’occasion, nous avons choisi de préparer un exposé d’histoire égyptienne centré sur le thème et la période de l’exposition. Cette présentation nous a servi par la suite pour guider un groupe d’étudiants durant la visite. Nous vous offrons aujourd’hui la possibilité de lire cet exposé qui sera illustré par des photos prises durant la visite après avoir reçu l’accord des organisateurs de l’exposition. Cet article présente une version quelque peu modifiée du texte original, car il a fallu le mettre au propre et vérifier les informations données. Nous avons utilisé plusieurs ouvrages dont le livret distribué aux groupes pour faire la visite de l’exposition. Dans le titre de chaque partie figure la salle de l’exposition qui lui correspond afin que tout le monde puisse avoir une idée du déroulement de la visite aussi bien ceux qui découvrent l’exposition que ceux qui ont eu la chance de la voir. Nous avions organisé des visites pour un public qui n’était pas forcément initié à l’histoire égyptienne, donc le contenu de l’article est normalement accessible à tous.

Contexte historique (salle 1)

Avant de commencer, nous allons faire un point sur la chronologie égyptienne et le contexte historique associé à Ramsès II, le roi1 au centre de cette exposition.

La civilisation égyptienne est l’une des premières civilisations au monde et probablement la plus longue. De la culture Badari qui commence 4500 avant notre ère jusqu’à la fin de la période hellénistique qui se termine en 30 avant notre ère, c’est plus de 4000 ans d’histoire que nous contemplons aujourd’hui.

On distingue trois grands types de période :

Les périodes prédynastiques et protodynastiques qui regroupent les cultures Badari, Nagada et Thinite où le royaume d’Égypte est séparé en deux entités rivales de 4500 à 2750 AEC.

Les périodes dites intermédiaires au nombre de trois où le royaume est unifié, mais pas le pouvoir royal. Ces périodes, comme leur nom l’indique, s’intercalent entre les empires que nous allons voir tout de suite.

Les périodes appelées empire par l’historiographie allemande, également au nombre de trois, durant lesquelles le pouvoir royal est unifié. L’Ancien Empire (2750-2250) caractérisé par l’édification des grandes pyramides du plateau de Saqqarah et Gizeh ainsi que le début du culte solaire. Durant le Moyen Empire (2045-1700), le royaume s’étend, les arts se développent et les femmes prennent une place de plus en plus importante dans l’idéologie royale et dans la vie courante. Enfin, le Nouvel Empire (1539-1069) représente l’apogée de la civilisation égyptienne où l’on peut voir les rois les mieux connus comme Akhénaton, Toutankhamon, Hatchepsout ou celui qui nous intéresse aujourd’hui Ramsès II.

Le Nouvel Empire est l’âge d’or de l’Égypte dans tous les sens du terme comme nous allons le voir. Le royaume connait alors son extension maximale avec des échanges économiques florissants, une armée puissante et une richesse inégalée à l’époque.

Géographie et organisation politique du territoire (salle 1)

L’histoire de l’Égypte est inextricablement liée à la situation géographique de son territoire souverain.

Selon Hérodote « L’Égypte est un don du Nil ». En effet, l’Égypte est une grande étendue désertique parcourue par le Nil, véritable colonne vertébrale de la région, il apporte l’eau nécessaire à la vie. Il naît en Éthiopie et en amont du lac Victoria et se jette dans la mer Méditerranée. On peut le diviser en deux affluents majeurs : le Nil bleu et le Nil blanc. Les crues du Nil sont périodiques (akhet dans le calendrier égyptien), mais ont cessé en Égypte à notre époque à cause de la construction du barrage d’Assouan. Les crues sont très importantes, car le limon2 charrié par le Nil depuis les plateaux volcaniques éthiopiens permet de fertiliser et de renouveler le sol. Les crues du Nil rythment la vie et donc le calendrier égyptien. Les semailles (peret) se font juste après la décrue, car le sol fertilisé par le limon est propice à la culture des céréales, la principale source de nourriture en Égypte.

Le Nil finit par un delta, car le courant n’est plus assez fort pour creuser un lit profond. Le delta change constamment par l’apport du limon qui redirige le courant et modifie l’emplacement et le nombre des bras du Nil dans le delta. Le Nil est marqué par des cataractes qui sont des passages peu profonds engendrés par la porosité du sol qui laisse passer l’eau jusqu’à une couche imperméable. Les cataractes ne peuvent pas être empruntées par des bateaux transportant de lourdes charges, il fallait alors décharger les bateaux pour traverser le passage peu profond.

Le royaume d’Égypte possède de grandes ressources minières, mais pas dans son territoire propre. La plupart des gisements miniers sont présents dans les territoires limitrophes comme la Nubie ou le Sinaï qui seront par la suite conquis par l’Égypte durant le Moyen Empire et le Nouvel Empire. De nombreux gisements sont accessibles grâce à des rivières souterraines appelées Wadi ou Ouadi. L’exploitation des mines d’or du Wadi Allaqi, du Wadi Gabgaba et du désert de Nubie a commencé à partir du Moyen Empire et s’est étendue aux mines du Ouadi Hammamat durant le Nouvel Empire grâce au développement d’une nouvelle méthode d’extraction : le nub-en-set.

Au Nouvel Empire, plus de 400 kg d’or étaient extraits des mines égyptiennes chaque année. En Égypte, ce métal si précieux était même plus répandu que l’argent.

L’Égypte est divisée politiquement en deux : la Haute-Égypte et la Basse-Égypte ; et géographiquement en trois : la Basse-Égypte qui se limite au delta du Nil, la Moyenne Égypte qui correspond à la zone entre le delta et Louxor, et la Haute-Égypte qui va de Louxor jusqu’à la quatrième cataracte. Le tout subdivisé en circonscription administrative appelée nome gouverné par un nomarque qui fait partie de l’administration égyptienne au niveau local. L’Égypte compte une quarantaine de nomes dont le nombre varie selon les époques. À cela s’ajoute le clergé dont l’influence croît avec le temps jusqu’à en inquiéter le roi lui-même. Le pouvoir des grands prêtres dépasse largement les régions où sont situés les temples majeurs tel celui d’Amon à Karnak.

L’élite composée des membres de l’administration et de leur famille ainsi que du clergé était largement minoritaire (3 à 5 % de la population). Les artisans et les paysans faisaient partie des classes inférieures (95 % de la population), car ils pratiquaient une activité manuelle.

La population égyptienne est composée de différentes ethnies : les Égyptiens qui sont originaires des rives du Nil (du delta jusqu’à la première cataracte), les Nubiens qui viennent du sud et dont le territoire est situé sous le contrôle de l’Égypte, les Hittites qui font partie des ennemies de l’Égypte en Asie Mineur et les Asiatiques qui viennent des territoires extrême-orientaux.

Les symboles du pouvoir royal égyptien sont liés aux deux parties du royaume. Pour la Haute-Égypte, on peut voir la couronne blanche Hedjet, le vautour Nekhbet, le lotus et le jonc. En Basse-Égypte, on trouve la couronne rouge Decheret, le cobra Ouadjet, l’abeille, et le papyrus. L’unification des deux royaumes est symbolisée par la double couronne rouge et blanche Skhemty. Mais ce ne sont pas les seuls symboles royaux. À la place de la double couronne, on trouve souvent le Némès, une coiffe qui descend sur les épaules du roi et s’arrête un peu au-dessus de la poitrine. Les couronnes et le Némès sont souvent associés à l’uræus et à la barbe postiche. L’uræus est une représentation du cobra Ouadjet et la barbe postiche un symbole d’immortalité. On retrouve également le bâton et le fouet, généralement croisé sur la poitrine des rois, qui sont les symboles de l’autorité royale.

Symbolisme de l’or (salle 5 et 6)

« En Égypte, l’or pur est comme la poussière des chemins… Il faut que tu m’envoies la même quantité d’or que ton père ! » Ainsi l’exprimait un prince oriental écrivant au roi d’Égypte vers 1350 AEC.

Il est vrai que les différentes fouilles archéologiques égyptiennes ont démontré l’importance de l’or chez les Égyptiens. On peut penser au célèbre sarcophage de Toutankhamon, découvert dans la Vallée des Rois par l’archéologue anglais Howard Carter et qui contenait plus de 100 kilos d’or pur.

Nous avons ici dans cette exposition quelques exemplaires particulièrement fins d’objets en or. On peut penser au masque funéraire en or du général Oundebaounded ou encore au collier en or de Psousennès Ier.

L’or est donc un matériau particulièrement important pour les Égyptiens et relevant de nombreuses symboliques religieuses et mythologiques.

Cette importance s’explique par la présence de nombreuses mines d’or en Égypte, notamment tout le long du Nil, encore exploitée à l’époque de la conquête romaine. L’or provient aussi des territoires vassaux auxquels l’empire réclame de lourds tributs : « Sous le règne de Thoutmosis III (XVe siècle AEC), la Basse-Nubie livrait chaque année 250 kilos du précieux métal jaune au temple de Karnak. » observe l’égyptologue française Christiane Ziegler.

Une des particularités de l’or chez les Égyptiens est que selon leurs légendes, l’or est divin.

L’or s’associe d’abord à Rê, dieu solaire au cœur de la création de l’Univers. Ainsi, l’or par sa couleur, sa réflexion, mais aussi son caractère inaltérable, devint un véritable symbole. Il rayonnait sur ce qui entourait le dieu comme le ciel et l’horizon ou sur celui qui était dieu par naissance, le roi. D’autant que selon la légende, l’or fait partie d’une triade de matériaux composant la divinité : les os des dieux sont faits d’argent, leur chevelure est faite de lapis-lazuli, et leur chair, d’or.

L’or était en fait porté vivant comme mort par des femmes autant que par des hommes, les bijoux fournissent un moyen de se distinguer du commun des mortels. « Apanage de l’élite, l’or appartient en premier lieu aux dieux et à leur clergé », relève Christiane Ziegler. Le métal est aussi un outil de pouvoir dans les mains du maître de l’Égypte. L’expression « l’or de la récompense » désigne les cadeaux que le roi concède à ses favoris : des colliers à plusieurs rangs, des coupes dorées… L’or est source de commerce et d’échange, dans les frontières du royaume ou en dehors, les orfèvres se déplacent et exportent leur créations et savoir-faire.

Dans les nécropoles, ce métal forme une barrière protectrice autour du défunt, sa présence sert de sésame pour gagner l’immortalité : les momies des dignitaires sont placées dans leurs tombeaux avec une abondance d’objets funéraires, façonnés dans cette fameuse « chair des dieux ». La petite bourgeoisie se contente d’opter pour des matériaux en bois et recouvert de fines feuilles d’or.

Ainsi, le défunt se retrouve recouvert d’un or éclatant, mais surtout impérissable, assimilé à la chair de Rê. Il s’identifie au dieu, c’est pourquoi cette salle est nommée la « demeure de l’or » dans de nombreuses sources. Cette appellation venant confirmer son rôle dans les pratiques funéraires. Une importance évidemment essentielle dans les nécropoles royales où « l’éclat de l’or, que le jaune traduit sur les murs, saura faciliter la renaissance du roi, assimilé au soleil, se couchant en Nout et renaissant d’elle, comme l’astre, sans cesse. » (F. Daumas).

Ambre Rottier

Rê et les principaux dieux égyptiens (salle 1)

Les Égyptiens de l’antiquité sont polythéistes. Ils accordent une place toute particulière aux mythes autour de la création de l’Univers, mais il existe une diversité de culte co-existant en Égypte ancienne. Les divinités intervenantes dans les mythes de la création varient en fonction des régions, des villes et de leurs dieux tutélaires : Rê, Isis, Seth, Horus, Anubis.

Ainsi, ce n’est pas une, mais plusieurs cosmogonies qui coexistaient dans les différentes parties du royaume. Les plus connues sont celles d’Héliopolis, d’Hermopolis, de Thèbes et de Syène (Éléphantine-Assouan).

La cosmogonie la plus répandue est celle d’Héliopolis qui a pour créateur un démiurge solaire (Rê sous l’une de ses formes) et donne une généalogie divine descendant jusqu’au dieu Horus. L’importance de cette théogonie s’explique en partie par l’instauration du culte solaire d’Héliopolis comme religion d’État, sous le règne de Khephren, pendant la IVe dynastie. Les rois prennent alors le titre de « fils de Rê ». Sous la XIIe dynastie, Amon aura la prééminence aux côtés de Rê. La divinité suprême sera Amon-Rê à partir de la XVIIIe dynastie, sauf pendant une brève période monothéiste, lorsque Aménophis IV, devenu Akhénaton, fera du disque solaire, Aton, la seule divinité. Les dieux, dont chacun est le dieu suprême là où il s’installe, auront tendance à se grouper en « triades » ou en synthèses plus importantes.

Selon le mythe de la création héliopolitainne, il semblerait que Rê se soit créé lui-même en se nommant, comme il créera les éléments de la vie en les faisant sortir du Noun, l’océan primordial. Le dieu créateur se présente alors sous différentes formes : Rê, le soleil, Khépri, le dieu à tête de scarabée ou encore Atoum, l’être achevé.

En effet, le clergé égyptien expliquait que l’astre solaire pouvait revêtir des formes différentes lors de sa course dans le ciel : Khépri était le soleil levant tandis que Rê était le soleil à son zénith et Atoum, le soleil couchant.

Il créa ensuite l’ennéade : l’assemblée des neuf dieux issus de Rê qui symbolisaient la création du monde. Elle est composée de Rê — le soleil — le feu divin ; Shou — l’air — le souffle divin ; Tefnout — l’humidité — la semence divine ; Geb — la terre ; Nout — la voûte céleste ; Osiris — le fondateur du royaume d’Égypte ; Isis — la magicienne ; Seth — le chao et Nephtys — la mort.

Après un long règne exercé directement sur sa création et les hommes, il devient vieux et fait face à leur rébellion. Sa fille Tefnout la réprime, mais désormais vulnérable, il décide de gagner le ciel. Il la rappelle à lui et elle se transforme alors pour devenir la vache céleste Nout formant la voûte céleste destinée à porter en son sein la barque solaire et son cortège divin désormais symbolisé par les étoiles. De son départ du monde des hommes, il laisse à sa tête le roi, divinité sous forme humaine chargée de gouverner.

Rê voyage alors chaque jour à travers le ciel à bord de sa barque sacrée (parcours du soleil), et chaque nuit au travers des mondes souterrains (la Douât). Chaque lever de soleil est une victoire remportée par Rê sur les « forces des ténèbres ». Certains égyptologues y ont vu l’explication pour les Égyptiens des phénomènes d’éclipses du soleil, qui seraient autant de défaites momentanées du dieu sur les ténèbres. Les « forces des ténèbres » sont représentées par le serpent Apophis, qui cherche chaque nuit à déstabiliser la barque solaire et à avaler le monde pour le plonger dans les ténèbres. Rê est épaulé dans son combat par Seth, divinité guerrière particulièrement crainte. C’est l’un des rares mythes où Seth a un rôle positif, et les rois qui le prendront comme dieu protecteur n’auront de cesse de le rappeler.

L’autre grand culte égyptien est celui de la triade osirienne. Osiris est un dieu-roi, il aurait été le premier roi embaumé d’Égypte. Parmi tous les mythes égyptiens, son mythe est le plus connu aussi bien aujourd’hui que durant l’antiquité. Il est le petit-fils de Rê ; le fils de Geb, la terre, et de Nout, la voûte céleste ; c’est le frère d’Isis, la déesse de la magie, de Seth, le dieu du chao, et de Nephtys, la déesse protectrice des morts. C’est un dieu civilisateur lié à l’agriculture, la mort, la renaissance et la régénération. D’après le mythe, Seth jaloux de son frère, l’assassinat et le mit dans un sarcophage qu’il jeta dans le Nil. Isis réussit à récupérer le corps d’Osiris, mais Seth le vola et le coupa en autant de morceaux que de nome en Égypte qu’il jeta à travers tout le royaume. Isis récupéra les morceaux excepté le pénis qui a été avalé par un poisson, puis elle réassembla son corps par magie, ce qui aurait été le premier embaumement. Osiris est ensuite allé dans la Douât où il règne sur le royaume des morts.

Horus, son fils, prend le pouvoir sur terre pour gouverner l’Égypte après une longue lutte contre Seth, devenant ainsi le fondateur de la première dynastie égyptienne.

Ainsi, Rê, épaulé par les autres dieux, est chargé de garantir la Maât, un concept aux sens vastes, mais tournant autour de l’ordre sans cesse menacé par les forces du désordre. Cette conception théologique s’applique également aux hommes qui doivent coopérer et coexister afin eux aussi de garantir cet équilibre. En outre, les Égyptiens percevaient dans leurs offrandes et cultes un moyen de soutenir les dieux face au désordre. Ainsi, les temples où étaient rendus les grands cultes et offrandes avaient une place au cœur de la religion et de la société égyptiennes. Lieu physique où rendre sa dévotion afin de participer à la perpétuation des cycles de la nature, régisseur du monde et d’origine divine.

Ambre Rottier

La mort chez les Égyptiens (salle 4, 6 et 7)

La mort a toujours été un sujet très important, quelle que soit la période ou la zone géographique. Les Égyptiens ne faisaient pas exceptions et l’on peut voir que la mort était un élément essentiel de la vie.

Selon les croyances égyptiennes, l’être humain n’est pas un être unitaire, mais une composition de plusieurs éléments. Le corps physique (le djet) est l’ancre de l’être humain. Après la mort, le corps peut continuer à profiter de sa mobilité par l’intermédiaire du Ba (l’âme) qui se déplace en dehors du corps grâce au Ka, l’énergie vitale du défunt symbolisée par le signe des deux bras. Dans les tombes, le Ka est représenté par des statues du défunt ou des stèles. Les corps étaient embaumés par Anubis (les prêtres étaient chargés de l’embaumement en son honneur), car le Ka et le Ba restent liés au corps. À cela, on peut ajouter : l’Ombre (shout) et la magie (heka), mais nous n’allons pas entrer dans les détails de ces deux composants.

Afin d’éviter la dispersion irrémédiable de ces éléments et permettre au défunt l’accès à la vie éternelle, il faut que l’intégrité du corps soit préservée. Les Égyptiens croyaient que toutes les parties du corps seraient assemblées dans l’au-delà, à l’image de celui du dieu Osiris formant ainsi l’Akh (l’esprit glorifié).

L’accès à l’éternité passe par l’embaumement : technique par laquelle on interrompt le processus naturel de décomposition en retirant un maximum d’eau, d’oxygène, de bactéries et de champignons. En s’appuyant sur l’observation des corps enterrés dans le sable, les embaumeurs égyptiens ont appris à préserver les corps. Dans l’atelier d’embaumement, de nombreux embaumeurs travaillent ensemble. Le chef embaumeur porte un masque à tête de chacal représentant Anubis, le dieu de la momification. Ses assistants s’occupent des différentes tâches afférentes à l’embaumement. L’intégralité du processus de momification prend environ 70 jours.

 Les classes inférieures n’étaient pas forcément embaumées, le plus souvent, le corps était enseveli dans le sable du désert, permettant ainsi de le conserver naturellement.

L’embaument en 5 étapes :

Le lavage : Le corps était lavé avec du vin de palme, car l’alcool détruit les bactéries, puis rincé avec de l’eau.

Le retrait des organes : Ils commençaient par le cerveau en glissant une longue tige de bronze au bout recourbé dans les narines du mort. Puis, ils incisaient l’abdomen pour prélever le foie, les poumons, l’estomac et les intestins. Ces organes étaient lavés et déposés dans quatre vases canopes. Seul le cœur était préservé dans le corps, car c’était un élément essentiel du passage dans l’autre monde.

Le dessèchement : Pour éliminer l’humidité présente dans le corps, ils recouvraient entièrement la dépouille de natron, une sorte de sel, pendant plusieurs semaines (environ 40 jours).

L’embellissement : Le corps était à nouveau lavé puis, pour rendre à la peau une certaine élasticité, ils appliquaient différentes huiles parfumées. Enfin, pour permettre au corps de retrouver sa forme originelle, l’abdomen était rempli de linge imprégné de résine, de sable, d’argile ou de sciure de bois.

L’enveloppement : Pour finir, le corps était entièrement enduit de goudron, de résine ou de cire et enveloppé dans de fines bandelettes de lin dans lesquelles ils glissaient des herbes parfumées ou encore des huiles pour éloigner les insectes. Les embaumeurs plaçaient des amulettes entre chaque épaisseur de tissus pour protéger le défunt.

Les rituels funéraires :

En Égypte ancienne, les mots avaient une grande importance. Inscrire un mot sur un objet lui conférait un certain pouvoir. Ce lien entre les mots et la magie est très présent dans les pratiques funéraires. Différents textes ont été créés pour accompagner le défunt dans l’autre monde. Les textes des pyramides sont les premiers recueils de textes funéraires. Leurs apparitions remontent à l’Ancien Empire, ils ont été gravés sur les parois des couloirs intérieurs des pyramides d’où leur nom. Ce sont des recueils de formules magiques et de poèmes qui doivent permettre au défunt de trouver le chemin vers le royaume des morts. Ces textes ont évolué et se sont enrichis durant le Moyen Empire. Les textes de cette période sont appelés textes des sarcophages, car ils étaient peints ou gravés dans les sarcophages des élites.

Durant le Nouvel Empire, les textes subissent une réorganisation pour avoir une certaine cohérence. Ils sont inscrits sur des rouleaux de papyrus ou sur les murs des tombeaux et des illustrations représentant les différentes étapes que le défunt doit passer pour accéder au monde des morts sont rajoutées. Ces textes sont plus connus sous le nom de Livre des morts.

Il existait de nombreuses étapes avant que le défunt puisse rejoindre le monde des morts, mais nous n’allons en voir que deux qui sont représentés sur le sarcophage externe de Sennedjem.

L’ouverture de la bouche : Lorsque le corps a été momifié, le prêtre le réanime à l’aide de formules sacrées et de gestes qui éveillent ses sens. Le rituel de l’ouverture de la bouche permet au défunt de retrouver la parole dans l’autre monde.

La pesée du cœur : Le défunt doit ensuite affronter l’épreuve de la pesée du cœur. Présenté à un tribunal, présidé par le dieu Osiris, il fait le bilan de sa vie et déclare ses fautes. Son cœur est déposé sur le plateau d’une balance face à une plume de Maât, symbole de la vérité et de l’équilibre. Le destin du défunt dépend du côté vers lequel penche la balance. S’il accomplit cette épreuve avec succès, il peut entrer dans le monde des morts. En revanche, si l’avis est défavorable et que le défunt est jugé indigne de continuer à vivre dans l’au-delà, son cœur est dévoré par la déesse Âmmout.

Le trésor pour accompagner le défunt :

Tout au long de leur existence, les Égyptiens planifient cette vie dans l’au-delà. Seules les élites peuvent se permettre un embaumement complet, de même qu’une sépulture avec chambre. On choisit des matériaux impérissables, purs et précieux pour les tombes dans lesquelles sont placés des objets funéraires appelés trésors pour que le défunt ne manque de rien.

Le sarcophage : Il s’agit de la pièce maîtresse du mobilier funéraire. Au Nouvel Empire, certains sarcophages se composent de trois cercueils emboîtés les uns dans les autres. Il s’agit de la nouvelle maison du mort, mais également du monde en miniature. Nous pouvons prendre comme exemple le sarcophage du roi Shéshonq II. Le premier cercueil est en or massif incrusté de pierres précieuses et pèse plus d’une tonne. Le cercueil intérieur est constitué d’un fragile cartonnage recouvert de feuilles d’or. On peut voir que le roi est assimilé au dieu faucon Horus, bras croisés sur la poitrine tenant les sceptres, est accompagné par les images des déesses et les fils d’Horus.

Les vases canopes : À l’exception du cœur, les organes sont conservés dans des vases cylindriques. Les couvercles des vases prennent parfois la forme des quatre fils d’Horus, les protecteurs des organes.

Les amulettes : Placées contre les bandelettes de la momie, elles servent à protéger et veiller à la bonne santé du défunt. On peut citer l’amulette de Bastet, la déesse protectrice des femmes, des enfants et du foyer ou le scarabée cœur gravé de formule magique.

Les bijoux : Les plus précieux sont en or, argent et pierres précieuses. Ils avaient une fonction avant tout magique comme les colliers et pectoraux qui servent à protéger les parties du corps jugées vulnérables ou particulièrement importantes


La nourriture et les objets du quotidien : Dans la vie comme dans la mort, le défunt doit s’alimenter, ainsi, de la vaisselle et des denrées sont placées dans la sépulture. Des objets de la vie quotidienne comme des armes, du mobilier, des bijoux, des modèles de bateaux sont également installés dans la tombe afin de permettre au défunt de continuer à vivre et à se défendre.

Les chaouabti : Signifiant « celui qui répond », ces petites statuettes à forme humaine disposent d’une fonction magique : elles sont vouées à servir le défunt dans l’au-delà.

Momification animale : Pour les Égyptiens, de nombreux animaux étaient considérés comme sacrés. Tout comme les êtres humains, ils étaient dûment préparés et enterrés dans d’immenses nécropoles.

Art et artisanat égyptien (salle 1, 2, 4)

Nous avons tendance à penser que l’art doit être beau, bien que la beauté soit subjective. Les œuvres d’art ont souvent comme but de représenter le monde tel qu’il est perçu par l’artiste, c’est ce qu’on appelle la perspective. Mais cela n’écarte pas la possibilité de faire passer un message plus ou moins caché par l’artiste. Les Égyptiens n’avaient pas le même but : il ne représentait pas les choses de manière esthétique, mais de manière symbolique ou technique. La grande différence entre ces deux manières de penser c’est la représentation du point de vue au sens propre. La perspective se caractérise par un point de vue unique déterminé par l’artiste. Cela n’exclut pas la possibilité d’admirer l’œuvre sous un autre angle, ce qui est assez courant en sculpture, mais l’observateur devra alors se déplacer pour voir l’œuvre sous tous les angles.

La représentation du point de vue dans l’art égyptien est plus « pratique », car elle permet de voir les différents éléments représentés sous le meilleur angle possible, ce qui nécessite l’utilisation de points de vue multiples. Certaines parties du corps seront représentées de face et d’autres de profil, certains éléments du décor seront représentés vu du dessus et d’autre de face, c’est ce que l’on appelle l’aspective. Mais ce n’est pas la seule différence notable entre ces deux types de représentation. L’une des caractéristiques qui rend l’aspective plus « pratique » c’est qu’elle ne vise pas à représenter les choses telles qu’elles sont en réalité.

Les artistes vont inclure des éléments qui ne sont pas présents dans la réalité, mais qui permettent de mieux comprendre l’œuvre.

Nous pouvons citer deux exemples présents dans l’exposition pour mieux illustrer nos propos. Pour constater des multiples angles utilisés, les exemples ne manquent pas, mais nous pouvons le voir assez clairement sur les représentations de scènes de bataille en salle 2. On peut y voir les corps avec la tête et les jambes de profil alors que le torse et l’un des yeux sont de face.

La seconde caractéristique évoquée est plus difficile à déceler, mais est tout de même visible dans la petite sculpture représentant l’un des fils du roi Ramsès II en salle 1. On peut voir que le personnage porte à la fois une natte et une perruque alors que dans la réalité des faits les Égyptiens portaient soit l’une soit l’autre. La représentation de ces deux éléments permet en réalité de montrer le statut de la personne représenté : la natte indique qu’il est le fils du roi et la perruque indique qu’il est également un haut dignitaire en l’occurrence le grand prêtre de Ptah.

L’essentiel des sources égyptiennes provient de l’élite. Elles font donc la promotion du pouvoir royal et religieux égyptien. L’art ne fait pas exception, au contraire, c’est son but premier. Il est rare de voir des représentations du peuple égyptien et encore plus lorsque ce sont des personnes de classe inférieure. L’une des scènes les plus réutilisées dans le but de promouvoir l’idéologie royale est celle du « massacre des ennemis » que l’on peut voir pour la première fois sur la palette de Narmer datant de la période protodynastique. La scène n’a quasiment pas changé avec le temps : on peut y voir le roi brandissant une arme dans une main et tenant un ou plusieurs ennemis dans l’autre main prêt à frapper.

Même s’il évolue, le « style » propre à l’art égyptien ne change pas et les scènes représentées durant l’Ancien Empire sont similaires à celles du Nouvel Empire. Les codes très stricts sont restés plus ou moins les mêmes avec quelques variations telles que les proportions du corps humain ou quelques ajouts, dont l’apparition de la représentation des signes de l’âge. Les représentations peuvent être très idéalisées ou assez ressemblantes selon les époques ou les artistes qui avaient tout de même une certaine liberté. Certains éléments ne varient quasiment pas tout au long de l’histoire égyptienne telle que les symboles de la royauté, la façon de différencier les riches des pauvres (les riches avec le ventre bombé, signe d’opulence, et les pauvres très amaigris, signe de famine). Il n’est donc pas rare de voir certaines statues être réutilisées bien plus tard par d’autres rois.

Les villages d’artisans, comme leur nom l’indique, étaient des villages où se concentrait un grand nombre d’artisans. Cette organisation permettait de former les apprentis qui pouvaient apprendre sur le terrain, mais aussi de faciliter la réalisation d’œuvre faisant appel à différents types d’artisan : scribe, peintre, sculpteur, forgeron, etc. On peut citer le village de Deir el-Médineh situé à proximité de Thèbes, sa localisation s’explique par l’ampleur des travaux menés dans la région de la capitale d’origine des rois du Nouvel Empire.

Ramsès II et les ramessides (salle 1)

La dynastie ramesside est au cœur de cette exposition. Nous allons retracer son histoire de sa montée sur le trône jusqu’à Ramsès II que nous verrons plus en détail. Elle ne s’arrête pas à la mort de ce dernier, mais nous allons nous limiter aux premiers rois de cette dynastie.

À la fin de la XVIIIe dynastie, l’Égypte a retrouvé sa stabilité grâce à l’autorité du roi Horemheb, après les conflits de succession liés à la mort prématurée de Toutankhamon lui-même fils du très critiqué Akhénaton. Paramessou, le grand-père de Ramsès II, est nommé vizir d’Horemheb qui n’a pas d’héritier, et le choisit donc comme successeur. C’est une pratique assez courante, car cela permettait de conserver le pouvoir royal dans un petit cercle de confiance.

À la mort d’Horemheb, Paramessou devient le premier roi de la XIXe dynastie sous le nom de Ramsès Ier. Mais son règne est très court : à peine plus d’un an. Il a tout de même laissé sa marque à Karnak, en Nubie et dans le Sinaï.

Il a également débuté l’éducation de son fils, Séthi Ier, en lui confiant le soin de gouverner toute la Basse-Égypte. Ce dernier prend la succession de son père et débute son règne par une campagne militaire victorieuse contre les Hittites, une tribu de l’actuelle Turquie. Cette victoire lui permet de justifier une grande campagne de construction qu’il finance en ouvrant des mines et des carrières en Nubie et dans les déserts orientaux. Il fortifie la frontière nord pour contenir les Hittites et retourne en campagne, mais cette fois en Nubie pour y consolider l’influence de l’Égypte.

Séthi Ier éduque son jeune fils Ramsès comme un futur roi : il lui apprend l’écriture, l’art de la guerre, la conduite du char et le maniement de l’épée. Séthi Ier lui délègue la gestion de certains domaines alors qu’il n’a que 9 ans tel que le transport d’obélisques. Il aurait eu également des responsabilités dans l’armée, mais les sources ne sont pas très claires à ce sujet et se contredisent parfois. C’est à cette période qu’il rencontre Néfertari, sa future épouse. En 1279, à la mort de son père, Ramsès II est couronné à Karnak.

Ramsès II a régné de 1279 à 1213 avant notre ère durant la XIXe dynastie appelée plus communément la dynastie ramesside. C’est l’un des rois ayant eu le plus long règne avec 66 ans sur le trône. Son héritage n’a rien à envier à celui des grands empereurs du Moyen Age tels que Charlemagne ou Gengis Kan. Il a eu au moins 9 épouses officielles et entre 200 et 300 enfants en comptant ceux issus de ses épouses secondaires et de multiples concubines.

Sa succession a été particulièrement compliquée, car nombre de ces fils sont morts avant lui. Son successeur, Mérenptah, était le treizième fils de Ramsès II et le dernier prétendant au trône encore vivant.

Durant son règne, il a fait un énorme travail de propagande, ce qui explique pourquoi c’est également le règne le plus documenté de l’histoire de l’Égypte. L’égyptologue britannique Kenneth Kitchen a publié deux volumes regroupant la quasi-totalité des inscriptions faisant référence à Ramsès II. Ces volumes comptent pas moins de 1750 pages de textes, d’inscriptions et de documents royaux qui n’ont pas encore tous été étudiés aujourd’hui.

S’il ne fallait retenir qu’une seule des nombreuses épouses de Ramsès II, c’est bien la reine Néfertari. Elle devient la grande épouse royale lorsque Ramsès monte sur le trône. Elle est toujours représentée comme une femme très belle, parée des bijoux les plus précieux. On peut la voir dans des scènes politiques au côté de Ramsès II ce qui n’est pas anodin, car c’est l’une des seules traditions initiées par Akhénaton qui a perduré après sa mort. Elle est également représentée de nombreuses fois en compagnie des dieux montrant ainsi son lien avec le divin normalement réservé aux rois. Ramsès II a fait bâtir à Abou Simbel deux temples dont l’un est dédié à Néfertari, ce qui ne sera jamais reproduit par la suite pour une autre épouse royale.

Aujourd’hui, nous utilisons surtout le nom de naissance du roi, c’est-à-dire Ramsès qui signifie « c’est Rê qui l’a enfanté ». Mais les Égyptiens le connaissaient sous son nom de couronnement : Ousermaâtrâsetepenrâ. Nous pouvons voir ci-dessous les différentes titulatures de Ramsès II que nous allons rapidement expliquer.

Le nom d’Horus est le titre royal des fondateurs de la première dynastie : Taureau victorieux, aimé de Maât.

Le nom Nebty symbolise l’unification des deux royaumes d’Égypte à partir de la IIIe dynastie : Qui protège Kémet et écarte les étrangers ; Rê qui enfante les dieux, celui qui fonde les Deux Terres.

Le nom d’Horus d’or doit mettre en avant la puissance guerrière et les faits d’armes du roi : Aux années opulentes et aux victoires importantes.

Le nom d’intronisation est donné le jour du couronnement du roi : Puissant est l’équilibre de Rê ; Héritier de Rê ; Image de Rê ; Aimé de Rê ; Souverain de Thèbes ; Qui dispose du Khépech ; Celui que Rê a choisi.

Le nom personnel est le nom que son père lui a donné à sa naissance : Ramsès aimé d’Amon ; Dieu souverain d’Héliopolis.

Grandes constructions (salle 1 et 3)

Séthi Ier n’a pas seulement inculqué à Ramsès II des connaissances dans l’art de la guerre et la façon de gouverner un royaume, mais également la manière de faire perdurer son nom. Ramsès II reprend la politique de propagande de son père en la poussant encore plus loin, car cela lui paraissait nécessaire pour assurer la solidité du pouvoir royal. Il honore son père et lui-même en construisant des temples à Abydos. Il laisse une trace dans les temples de Karnak et Abou Simbel qui font partie des plus grandes merveilles d’Égypte. On peut également citer le Ramesseum, le temple funéraire de Ramsès II, le point d’arrivée de grande procession en l’honneur du roi. Il fait représenter dans tous ces monuments des scènes de son couronnement, de ces grandes batailles, mais également des scènes le montrant au côté des dieux et de sa famille.

Dès le début de son règne, Ramsès fait transférer sa résidence à Pi-Ramsès, à la frontière orientale de l’Égypte, qui va désormais faire figure de capitale.

La ville est située sur l’une des branches du delta subdivisé en trois bras qui entourent la capitale. Plusieurs arguments permettent d’expliquer ce changement : la proximité de l’ancienne capitale Hyksos, la position stratégique de la ville qui permet à Ramsès d’envoyer plus rapidement ces troupes au front, et la distance relativement grande entre la capitale et les grands centres religieux qui concurrence le pouvoir royal. La ville était fortifiée par un mur d’enceinte avec des portes monumentales et comportait de nombreux monuments : deux palais (un pour le roi et un pour les reines), le temple de Seth, le temple d’Amon, ainsi que plusieurs casernes et écuries.

Le temple d’Abou Simbel est l’un des premiers chantiers lancés par Ramsès et probablement le plus grand. Ce temple est creusé dans la montagne, complètement évidée sur plus de 50 m de profondeur avec une orientation spécialement choisie pour que la lumière du soleil entre jusqu’au fond du temple deux fois par an tous les ans le 22 février et le 22 octobre. La façade du temple montre quatre colosses hauts de 20 m à l’image du roi. À l’intérieur, des statues de 8 m sont creusées directement dans la pierre. Des fresques retracent le règne de Ramsès de son point de vue. On peut y voir la bataille de Qadesh, le massacre des ennemis, la domination des Nubiens et des scènes moins guerrières avec les dieux et ces descendants. Ramsès est représenté comme un dieu parmi les hommes, mais également parmi les dieux. Son emplacement actuel n’est pas celui d’origine, après l’annonce de la construction du barrage d’Assouan, des dizaines de temples, dont celui d’Abou Simbel, ont été déplacés dans des lieux spécialement aménagés pour avoir un aspect identique à leurs emplacements d’origine.

Durant le Nouvel Empire, les rois se font ériger des temples de millions d’années. Ce sont des temples funéraires construits sur la rive gauche du Nil à proximité de Thèbes. Le concept de temple funéraire n’est pas nouveau, mais ceux-là se distinguent par leur localisation ainsi que l’association de représentations du roi et du dieu Amon. Ramsès II se fait lui aussi construire un temple de millions d’années appelé aujourd’hui Ramesseum.

Le temple mesurait 189 m sur 178 m entourés par une enceinte de 300 m sur 216 m. Son organisation est semblable à celle de la plupart des temples funéraires. L’entrée se fait en passant un pylône menant à une première cour suivie d’un second pylône et d’une cour à portique. On accède ensuite à l’intérieur du temple par une salle hypostyle qui mène au sanctuaire composé d’un pronaos et d’un naos. Une grande partie du temple est en ruine excepté la salle hypostyle ainsi qu’une partie du portique où l’on peut voir 4 piliers osiriaques dont il manque la tête. L’élément le plus impressionnant devait être une statue colossale de Ramsès II placé dans la première cour à pylône. Sa hauteur totale d’environ 18 m de haut en faisait l’une des plus grandes jamais construite en Égypte.

Aujourd’hui, il ne reste plus que des morceaux de la statue à proximité du portique osiriaque. Autour du temple, on peut voir les restes de nombreux entrepôts et magasins qui témoignent de la vie économique du temple.

Le dieu Amon a pris une importance particulière au Nouvel Empire. Plusieurs grands temples lui sont dédiés, les plus remarquables étant ceux de Karnak et Louxor. Ramsès II poursuivit les aménagements que ces prédécesseurs avaient commencés. Il acheva la grande salle hypostyle du grand temple d’Amon à Karnak composée de 123 colonnes d’une hauteur de 23 m. Il représenta sur les murs de la salle des scènes de glorieuses batailles dont celle de Qadesh.

Au temple d’Amon à Louxor, il fit construire un pylône devant lequel étaient placées 6 statues colossales le représentant assis ou debout ainsi que 2 obélisques. De l’autre côté du pylône, il aménagea une nouvelle cour à portique composée de colonnes massives alternant avec des colosses. Enfin, il plaça 2 colosses en position assise à l’entrée de la colonnade processionnelle érigée par Amenhotep III.

 

Un roi guerrier (salle 2)

Ramsès est issu d’une dynastie guerrière ayant repoussé tous les ennemis de l’Égypte à de nombreuses reprises. Il hérite des tensions venant du Hatti, peuplé par les Hittites, et de la mer dominée par les Chardanes, des pirates venus de Sardaigne. Il entre rapidement en conflit avec ces derniers et remporte plusieurs victoires lui permettant de rétablir la domination de l’Égypte sur la partie orientale de la mer Méditerranée. Il fait prisonnier un grand nombre de Chardanes qu’il inclut dans son armée et même dans sa garde personnelle.

Il se tourna ensuite vers l’Orient, car le souverain des Hittites, Mouwatalli, forma une grande alliance en Asie Mineure. Le but de cette alliance est de reprendre le contrôle de l’Amurru (le Levant) conquis par l’Égypte. Ce territoire est essentiel pour l’Égypte, car lui donnant accès à du bois de bonne qualité nécessaire à la construction navale. Ramsès envoya son armée pour reprendre la cité fortifiée de Qadesh qui donna son nom à la bataille durant laquelle les deux puissances s’affrontèrent.

La bataille de Qadesh est documentée par des sources antiques, des textes comme le poème de Pentaour et des bas-reliefs gravés sur les temples sur ordre de Ramsès II. C’est la plus grande bataille de chars à attelage de l’Histoire. Vers 1274, les Hittites envahissent l’Amurru qui avait été conquis par l’Égypte au début du Nouvel Empire. Ramsès part en guerre et conduit ses troupes composées des divisions Amon (celle du roi et de ces généraux), Rê, Seth et Ptah. Ces divisions sont nées après la réforme de l’armée entreprise par Ramsès II. Il part en avance avec les divisions Amon et Rê puis établit son campement à proximité de Qadesh.

Mais les Hittites arrivent par surprise en utilisant une nouvelle tactique consistant à utiliser les chars à la fois pour transporter des troupes au corps à corps et des archers. La division Rê est prise en tenaille et rapidement anéantie. La division Amon composée de la garde personnelle du roi résiste tant bien que mal, le roi lui-même se jette dans la bataille pour sauver sa vie et celle de ces soldats. Grâce au renfort des divisions Seth et Ptah arrivées miraculeusement à la dernière minute, Ramsès réussit à faire fuir les Hittites au prix de lourdes pertes.

Mais ce n’est pas la version qui est restée dans l’Histoire. Ramsès ordonne la création sur tous les temples égyptiens de grandes fresques représentant son triomphe à Qadesh. La bataille est présentée par le roi comme une grande victoire offerte à Amon qui l’aurait secouru en plein désarroi. Cependant, les Hittites se déclarent également vainqueurs de leur côté.

La guerre continua pendant près de 15 ans avec des victoires et des défaites des deux côtés. Finalement, l’un des fils de Mouwatalli prend le pouvoir et décide de mettre fin à la guerre, car elle nuit à l’économie hittite et engendre des dissensions en interne.

C’est le premier accord de paix dont le texte nous soit parvenu. Le traité est connu essentiellement à partir de deux versions du texte : une copie gravée en hiéroglyphes sur une stèle du temple de Karnak, et une deuxième copie écrite en akkadien sur une tablette d’argile. Une réplique de la tablette est exposée au siège des Nations-Unies à New York. Ce traité servira de base à tous les traités modernes en incluant un pacte de non-agression et de défense mutuelle, mais également des articles sur l’immigration et les prisonniers de guerre. Comme l’exige la tradition, le traité est scellé par deux mariages entre Ramsès II et les filles du roi hittite.

Le « tombeau royales » de Deir el-Bahari (salle 6 et 7)

De tout temps, les tombes des élites ont attiré la convoitise des pilleurs. Ce constat est encore plus flagrant en Égypte, car les tombeaux des rois égyptiens font partie des tombes les plus richement décorées de tous les temps (à notre connaissance). De l’or, des bijoux, des pierres précieuses, du mobilier finement ornementé, voire même de simples amulettes protectrices, tous les objets présents dans les trésors funéraires avaient une immense valeur. Les risques de pillages étaient bien connus des Égyptiens et ils protégeaient en conséquence les tombes des rois. Les exemples ne manquent pas : pièges multiples, portes en pierres massives, emplacements cachés, faux accès… Mais toutes ces protections ne résistaient généralement pas à l’ingéniosité des pilleurs qui finissaient toujours par trouver une solution pour accéder aux trésors.

Les rois du Nouvel Empire pensaient avoir choisi un endroit totalement inconnu et bien caché en faisant de la Vallée des rois la nouvelle nécropole royale. Mais là encore, les pilleurs ont fini par trouver les tombeaux.

Seule solution : déplacer le contenu des tombes pour tromper les pillards. Ce stratagème assez simple a finalement plutôt bien marché, car ce n’est qu’en 1881 que deux pilleurs de tombe finirent par trouver une cachette contenant 36 cercueils et les trésors funéraires qui vont avec. Les pillards finissent par être arrêtés, car à cette époque les autorités égyptiennes commencent à mettre en place un système de surveillance du marché noir des antiquités égyptiennes.

Cette découverte extraordinaire et inespérée permet à l’égyptologie de faire un bond de géant en récupérant les dépouilles de nombreux souverains que tout le monde pensait perdues à jamais. Mais c’est également un travail titanesque qui attend les archéologues, car la cachette a été aménagée dans l’urgence et de nombreux objets ne peuvent être attribués correctement sans un examen approfondi.

Parmi tous ces trésors figure celui de Ramsès II avec notamment son cercueil où sa momie repose encore intact. Le cercueil en cèdre du Liban est remarquablement bien conservé, mais il a tout de même perdu de sa superbe, car l’or et les pierres précieuses qui le recouvraient ont été retirés. Les prêtres et les artisans ayant procédé à son déplacement ont repeint des détails et ont ajouté une inscription sur le couvercle. Cette inscription nous explique pourquoi le cercueil de Ramsès II se trouvait dans cette cache. Le cercueil et la momie de Ramsès ont été envoyés à Paris en 1976 pour subir une restauration. C’est la momie qui a nécessité le plus de travail de la part des restaurateurs dirigé par l’égyptologue française Christiane Desroches-Noblecourt. Elle a notamment supervisé les ouvriers égyptiens qui ont réalisé l’incroyable sauvetage des temples de Basse-Égypte menacés par la construction du Barrage d’Assouan.

Dans l’exposition, le cercueil a été mis en scène dans une salle unique où l’on pouvait voir une copie des décors de la tombe originale de Ramsès II sur les murs.

Le site archéologique de Tanis (salle 1, 5 et 6)

Durant la Troisième Période intermédiaire (1069-664) qui succède au Nouvel Empire, Pi-Ramsès est déplacée sur le site de Tanis à cause de l’assèchement de la branche du delta sur laquelle elle a été construite. On y démonte les monuments ramessides pour les réemployer afin de construire ceux de la nouvelle capitale du royaume.

Tanis est l’un des nombreux noms de cette cité oubliée. En Égypte antique, on l’appelait Djanet, dans l’Ancien Testament, elle est connue sous le nom de Zoan, et de nos jours, on l’appelle Sân el Hagar. Située sur le delta du Nil, au nord-est du Caire, Tanis est la capitale des XXIe, XXIIe et des premiers rois de la XXIIIe dynastie (1069 à 702). Grâce à son emplacement avantageux, la cité est devenue un centre économique bien avant l’expansion d’Alexandrie. Sous la XXIIIe dynastie, des rois d’origine berbère prennent le pouvoir. Tanis semble conserver une certaine importance politique qu’elle perd rapidement. Elle reste cependant une ville et un centre religieux majeurs à l’époque tardive, ainsi que sous les Ptolémée qui l’embellissent jusqu’à l’époque romaine. La cité décline par la suite, victime elle aussi de l’assèchement de la branche du Nil sur laquelle elle se trouve.

Lorsque l’archéologue français Pierre Montet commence ces fouilles à Tanis en 1929, l’abondance des inscriptions se référant à Ramsès II le persuade qu’il explore Pi-Ramsès, qui ne ferait qu’une avec Tanis. Sept tombes sont découvertes parfois encore intactes et livrent des trésors exceptionnels. Certaines n’ont pas d’inscriptions et l’on ne sait pas à qui les attribuer, d’autres peuvent être liées à des rois de la XXIe et XXIIe dynastie.

C’est surtout la découverte le 16 février 1940 de la tombe de Psousennès Ier (XXIe dynastie) qui assure la célébrité de Tanis. Plusieurs caveaux sont découverts : celui du roi, de son épouse, d’un de ses fils et d’un grand dignitaire. Les objets qui y ont été retrouvés lui permettent de rivaliser avec le trésor de la tombe de Toutankhamon. Le mobilier funéraire de Psousennès Ier est d’une richesse impressionnante : des vases canopes, un grand nombre d’objets d’or et d’argent, des amulettes… Un magnifique masque d’or du roi Shéshonq II (XXIIe dynastie) était encore en place, dans un cercueil en argent placé dans un sarcophage de granit noir, lui-même inséré dans une cuve de granit rose. Le sarcophage du roi Amenemopé qui n’a régné que 9 ans (XXIe dynastie) est découvert avec de nombreux masques funéraires somptueux.

Parmi les objets en or et en argent, certains sont plus anciens : un braséro de Ramsès II, mais aussi une belle aiguière (hès). Ce vase servait à contenir et verser l’eau nécessaire aux libations. Une inscription ciselée à l’avant nous indique qu’elle était consacrée à Ahmosis, le premier roi de la XVIIIe dynastie.

Les objets exposés (salle 1, 3, 5 et 6)

Dans cette dernière partie, nous allons voir plus en détail différents objets exposés pour l’occasion.

Tête d’une statue colossale de Ramsès II :

Cette tête colossale en granit rouge a très probablement été sculptée à une époque antérieure puis réutilisée par Ramsès II. Elle porte la couronne blanche qui symbolise la Haute-Égypte, ainsi qu’une barbe postiche assez imposante. On retrouve les caractéristiques du visage de Ramsès : des yeux remontant légèrement sur les tempes, une pointe lacrymale incurvée vers le bas, un nez busqué et un léger sourire.

Buste d’une statue de Ramsès II au début de son règne :

Ce buste en granodiorite montre Ramsès II au début de son règne. Il est représenté coiffé d’une perruque à petites boucles et portant un diadème sur lequel se dresse l’uræus. Au dos, on peut voir un cartouche dans lequel figure l’un des noms du roi. Elle a été découverte en 1888 à Memphis, dans le temple de Ptah.

Un ostracon découvert dans la Vallée des Rois :

Cet ostracon représente Ramsès IV sur son char, agrippant par les cheveux des ennemis terrifiés. C’est un très bon exemple iconographique représentant « le massacre des ennemies » dont nous avons parlé plus tôt. On remarque également la présence d’un carquois et d’un arc révélant la véritable utilisation des chars à cette époque.

Collier et pectoral de Psousennès Ier :

Ce collier est composé de deux éléments : un pectoral et un collier. Le pectoral est un scarabée de cœur, en pierre gravée sur le revers d’un extrait du Livre des morts. Il déploie ses ailes protectrices autour du cartouche du roi placé au-dessus du scarabée. Il se place autour du cou du roi grâce à deux rangées de perles en forme de gouttes se terminant par un contrepoids en forme de fleur de lotus. Le collier d’or et de gemmes incrustés pèse plus de 8 kg. Il est composé de près de 5 000 rondelles sur 5 rangs ainsi que de chaînes ornées de clochettes.

Statuette de Sekhmet et Bastet :

Ces deux lionnes hiératiques, provenant de la tombe d’Oundebaounded, arborent le disque solaire surmonté d’un cobra. Elles représentent Bastet, protectrice du foyer et déesse de la Maternité, sous les traits de Sekhmet.

Amulette de Psousennès Ier :

Cette amulette ayant appartenu à Psousennès Ier représente la fusion de deux déesses majeures pour l’équilibre du pouvoir : Nekhbet, la déesse-vautour de Haute-Égypte, et Ouadjet, la déesse-cobra de Basse-Égypte, formant une entité bicéphale aux ailes déployées autour du cou du roi en signe protecteur.

Masque en or de Oundebaounded :

Le masque du général Oundebaounded a été retrouvé dans un caveau à proximité de celui de Psousennès Ier. On peut en déduire que le général était au service de Psousennès Ier. Réalisé en or, avec les yeux soulignés d’incrustation en verre, il servait à préserver le portrait idéalisé du défunt.

Le masque funéraire d’Amenemopé

C’est une représentation du visage du roi coiffé du Némès surmonté d’un uræus et avec les yeux incrustés de bronze a été découvert dans la tombe de son père Psousennès Ier.

Bracelet de Shéshonq II :

Les archéologues ont retrouvé 7 bracelets sur la momie de Shéshonq II hérités de son père, dont le nom est encore gravé dessus. Un œil oudjat est présent sur chaque bracelet : l’œil gauche est associé à la Lune, à Horus qui le perdit, et à la guérison ; l’œil droit est associé à Rê et à sa fille Sekhmet qui le protégeait. Le cartouche gravé à l’intérieur des bracelets est celui de Shéshonq Ier, père de Shéshonq II dans la tombe duquel ils ont été trouvés. Les yeux reposent sur des paniers en mosaïque de pierres et faïence. Ces paniers, neb en hiéroglyphes signifiants « maître », assurent au porteur des bracelets la possession de la guérison et de la protection divine.

Uræus de Sésostris II :

Probablement attachée à une couronne, cette amulette représentant Ouadjet protégeait le roi. L’objet en or incrusté de lapis-lazuli, amazonite, cornaline, à la tête en lapis-lazuli aux yeux de grenats, a été découvert dans le complexe funéraire de Sésostris II.

Le bateau solaire de Shéshonq Ier :

Le pectoral en or incrusté de lapis-lazuli et de pâtes vitreuses rouges et bleues présente le voyage du dieu Amon-Rê, gravé dans la pierre centrale en forme de disque solaire, sur une barque naviguant sur le Nil.

Masque et doigtier de Shéshonq II :

Le défunt avait les doigts et les orteils couverts de ces embouts en or, l’identifiant à Osiris. Lors de l’embaumement, les incantations récitées à la pose de ces éléments en or permettaient la divinisation du corps de Shéshonq II.

Sandales en or de Shéshonq II :

Ces reproductions fidèles des modèles en fibres portés quotidiennement accompagnaient le défunt Shéshonq II dans sa transformation divine en Osiris.

Vase canope de Shéshonq II :

Lors de l’embaumement, foie, poumons, estomac et intestins étaient retirés du corps et habituellement placés dans des vases canopes à l’effigie des quatre fils d’Horus. Ici ce sont de petits cercueils en argent au visage du défunt Shéshonq II qui accueillent les viscères.

Bijou de la princesse Sath-Hathor-lounet :

Sœur de Sésostris III, un roi de la XIIe dynastie, elle fut enterrée dans le complexe funéraire de son père Sésostris II. Le personnage agenouillé empoignant des tiges de palmier dentelé est le dieu Heh, symbole d’éternité. Imbriqués entre les cobras et faucons, on devine ankh, la croix de vie éternelle, et shen, le cercle de corde, signe de complétude. Le cartouche au nom du roi Amenemhat III, neveu de la princesse, est placé sous la protection de deux uræi. Deux faucons surmontés d’un disque solaire, symbole de royauté, encadrent la composition.

Ceinture de la princesse Mereret :

Parmi les trésors découverts dans la tombe de la princesse Mereret, dans le complexe royal de Sésostris III à Dahchour, se trouvait cette ceinture. Les neuf grandes perles sont en forme de double tête de léopard et sont reliées par des perles d’améthyste, pierre associée à Sekhmet, fille du dieu-soleil Rê.

Amulette de la princesse Mereret :

Ce type d’amulette cylindrique pouvait servir de contenant pour un fragment de papyrus avec des formules magiques de protection. Sur celle-ci, ayant appartenu à la princesse Mereret, le motif de chevrons couvrant la surface a été réalisé en granulation.

Pendentif de la princesse Mereret :

Cette coquille d’huître stylisée était portée en pendentif par la princesse Mereret. Ce bijou en or incrusté de lapis-lazuli, turquoise et cornaline a été réalisé avec la technique du cloisonné.

Miroir de la princesse Sath-Hathor-Iounet :

Le miroir, découvert dans la tombe de Sath-Hathor-Iounet, a très certainement été utilisé par la princesse dans sa vie quotidienne. Il est composé d’un disque d’argent poli réfléchissant et d’un manche en obsidienne, or et pierres fines en forme de tige de papyrus surmonté de la tête de la déesse Hathor. Cette présence de la déesse assurait à sa propriétaire beauté et bonheur.

Collier de la princesse Khnumit :

Ce collier large (ousekh en hiéroglyphes) a été trouvé dans le trésor de la tombe de Khnumit, probable fille d’Amenemhat II. Ce collier était porté par les dignitaires de haut rang et déposé à leur mort sur leur dépouille. Deux têtes de faucons ferment le collier. Les incrustations de lapis-lazuli soulignent l’élégance des traits du rapace. Les motifs de la croix ankh, du sceptre ouas et du pilier djed, réalisé en cloisonné, alternent sur quatre des cinq rangs du collier, conférant à sa propriétaire vie, pouvoir et stabilité. Le cinquième rang est composé de perles en forme de gouttes, symboles de l’eau, entièrement en or.

Conclusion

Grâce à cet article, nous espérons avoir pu vous en apprendre davantage sur l’Égypte de Ramsès II, le site archéologique de Tanis et les nombreux objets présentés durant l’exposition « Ramsès et l’or des Pharaons ».

Le but recherché n’était pas de voir absolument tous les aspects de l’histoire égyptienne, mais de vous donner tous les éléments pour bien comprendre l’exposition. Nous voulions également vous présenter les informations de manière objective, car l’exposition peut donner une image biaisée de certains évènements.

Pour en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez consulter les ouvrages figurant dans la bibliographie.

Bibliographie

C. Somaglino, Atlas de l’Égypte ancienne, Paris, 2020.

P. Tallet, F. Payraudeau, C. Ragazzoli, C. Somaglino, L’Égypte pharaonique : Histoire, société, culture. Armand Colin, 2019.

Cl. Obsomer, Ramsès II, Pygmalion, Paris, 2012.

A. Marshall, J. G. Olette-Pelletier, F. Quentin, R. Solé, J. P. Vrigraud, Ramsès & l’or des Pharaons, Beaux Ars, Hors-série, Paris, 2023.

F. Daumas, « La valeur de l’or dans la pensée égyptienne. »  Revue de l’histoire des religions, tome 149, n° 1, 1956. pp. 1-17.

C. Averty and all, Le journal de l’exposition : Ramsès et l’or des Pharaons, Double 8 media, Paris, 2023.

Dossier pédagogique de l’exposition « Ramsès et l’or des Pharaons »

  1. En égyptologie, il est plus correct de parler de roi et non de pharaon car ce terme n’est apparu qu’à partir du Nouvel Empire. De plus, ce terme peut être traduit de l’égyptien ancien par « le palais » et désigne tous ses occupants dont le roi. ↩︎
  2. Ensemble de particules de terre, de roches et de débris organiques entraînés par les eaux courantes qui se dépose au fond du lit des cours d’eau. ↩︎

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